Texte: Walter Rudin
« C'est une de ces histoires qui nous font croire à un monde meilleur », écrit le Lagos Sailing Club, qui a mis un bateau à la disposition de la jeune athlète ukrainienne et lui a permis de participer à ces championnats du monde. En effet, l'histoire ressemble à un conte de fées moderne, un conte qui a pu devenir réalité même en ces temps de crise :
Avant que la guerre n’éclate, Alina Shapovalova vivait à Odessa, sur la mer Noire, où elle a commencé à naviguer à l'âge de neuf ans sur un Optimist et a rapidement connu le succès. Elle a intégré l'équipe nationale ukrainienne et a participé à trois championnats d'Europe et, l'année dernière, au championnat du monde organisé au lac de Garde. Aujourd’hui âgée de 15 ans, elle a dû changer de classe de bateau cette saison, comme c'est la règle dans le milieu de l'Optimist.
Elle devait donc débuter la navigation en ILCA. La guerre est malheureusement venue tout chambouler. La famille d'Alina a dû fuir son pays et a trouvé refuge en Suisse, à Immensee, au bord du lac de Zoug. Accueillie avec ses proches par la famille Monnin, dont le père et les fils sont eux-mêmes passionnés de voile, Alina a pu nouer des contacts importants et rejoindre le Dirt-Regattaclub Sisikon DRCS pour s'entraîner. Et lorsque les championnats du monde au Portugal ont approché, il a été décidé d'emmener Alina avec eux. Mais elle n'avait pas encore de bateau et grâce au bon réseau de Carmen Casco Canepa, membre du comité d'Optimist World, le Lagos Sailing Club portugais a mis un bateau à sa disposition.
La jeune Ukrainienne a écrit elle-même le reste de l'histoire. Avec une performance solide, elle a remporté le titre de championne du monde des moins de 16 ans après neuf manches. Elle a même failli prendre la tête du classement général de l'ILCA-4 Dames, devancée seulement par une Italienne. De retour en Suisse depuis quelques jours, Alina continue de s'entraîner avec le DRCS et se réjouit déjà des Championnats de Suisse ILCA à Ascona à la mi-septembre. Skippers parlera en détail d'Alina Shapovalova et de ses projets futurs dans son numéro d'hiver.