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09.07.2025Racing

Heidi Ulrich, la femme la plus rapide sur un mille marin

Lorsqu’il s’agit de windsurf à très haute vitesse, deux endroits dans le monde sont prédestinés pour atteindre des records absolus. Le canal artificiel de Lüderitz, en Namibie, d’une profondeur de seulement 50 centimètres, qui prend vie une fois par an pendant quatre à six semaines, et la plage de La Palme, sur la côte méditerranéenne du sud de la France, près de la frontière espagnole.

Heidi Ulrich fonce sur l’eau et entre un peu plus dans l’histoire.
La Suissesse originaire du canton d’Uri vient une nouvelle fois de marquer les esprits en agrandissant son palmarès. Ce lundi, elle a battu pour la sixième fois un record du monde de vitesse en windsurf sur la distance de la nautische Meile (mille marin, soit 1,852 km).
« Je suis super heureuse et fière de ce que j’ai accompli », confie Ulrich. Elle a atteint une vitesse moyenne de 73,41 km/h, dépassant ainsi son précédent record établi à 71,19 km/h. Depuis 2019, la rideuse de 41 ans détient le record du monde sur cette distance.

Pour espérer approcher des vitesses de pointe lors de cette compétition qui dure plusieurs semaines, des conditions de vent parfaites sont indispensables. Et c’est justement le dernier jour que les rafales ont atteint jusqu’à 90 km/h – des conditions idéales pour battre un record en tenant fermement la voile tout en glissant à pleine vitesse sur l’eau.

Dans le monde du speedsurf, la distance d’un mille marin équivaut à une longue distance. Le prochain objectif d’Ulrich est désormais clair : reprendre le record du monde sur la courte distance, soit 500 mètres – considérée comme la discipline reine.
En novembre, la "Speed Challenge" aura lieu pendant quatre semaines à Lüderitz, en Namibie, sur une piste préparée chaque année au cœur d’un désert aride.

Pour battre le record actuel des 500 mètres, Ulrich devra atteindre une vitesse moyenne de 88,9 km/h. « J’espère qu’il y aura assez de vent, car sans cela, de telles vitesses sont impossibles », explique-t-elle. Le vent doit aussi souffler dans le bon angle, et l’eau doit être aussi lisse que possible.
Pendant ses runs, Ulrich porte un gilet lesté de 20 kg, indispensable selon elle : « Sans ce poids, la force du vent nous ferait littéralement décoller de la planche, ce qui serait très dangereux. » À ces vitesses extrêmes, les forces sont immenses, et lunettes de protection ainsi que casque sont donc obligatoires pour réduire le risque de blessures.

Ce qui impressionne d’autant plus, c’est qu’Ulrich n’a découvert le windsurf qu’à l’âge de 28 ans. Aujourd’hui, elle consacre une grande partie de son temps à l'entraînement. Elle habite à Flüelen, au bord du lac d’Uri – un plan d’eau réputé pour ses excellentes conditions de vent.
« Je passe presque chaque minute de mon temps libre sur l’eau avec ma planche et ma voile », dit-elle.

Son investissement est total. En plus de s'entraîner sur le lac, elle maintient sa forme avec d’autres disciplines, notamment le trail running, où elle court en pleine nature, parfois avec un sac lesté sur le dos. Elle pratique également l’escalade, qu’elle utilise comme entraînement mental.

Malgré ses nombreux records, Heidi Ulrich ne ressent aucune lassitude. « Ma soif n’est pas étanchée. Je suis toujours aussi motivée », affirme-t-elle. Animée par une grande ambition, elle attend avec impatience la prochaine épreuve en Namibie, bien décidée à prouver une fois de plus qu’elle est la plus rapide sur l’eau. Il ne serait pas surprenant de la voir établir une nouvelle référence mondiale.

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